Non mais, si aujourd’hui on a décrété que c’était la « journée de la femme », moi ça me gonfle !
Imaginons une « journée de la femme » inventée, dans un pays où toute l’année la femme est considérée plus bas que les pâquerettes, c’est vraiment bas parce que déjà la pâquerette c’est pas une fleur bien haute. Bah plus bas encore !
Elle est cachée sous un drap noir, elle n’a pas le droit de conduire, pas le droit de parler avec n’importe qui, ne sort pas sans être accompagnée, n’a pas l’accès à l’éducation, n’a pas le droit de porter plainte si elle est violée, ni le droit de choisir son mari, et j’en passe…
Donc dans ce pays, il y a aussi la « journée de la femme » puisqu’elle est internationale, la « journée de la femme ».
Et voilà la partie imaginaire…
Oui parce que le pays, si j’ai bien tout compris, il est pas imaginaire du tout. Et même qu’il y en a un paquet dans le genre.
Dans certains, on ampute une demoiselle de cet organe du plaisir appelé le clitoris… Bah ouais, merde, faut pas charrier non plus !!! Pour peu qu’elle découvre qu’avec un homme dont elle serait amoureuse, le plaisir existe, alors que l’homme qui la prend chaque soir, ne lui fait que mal !
Dans un autre vrai pays, elle est immolée par le feu parce que sa famille ne peut plus payer sa dote.
L’adultère étant puni par la peine de mort, la femme violée est bannie et tuée, parce qu’elle a eu un rapport sexuel en dehors du cadre du mariage…. Forcé…
Donc voilà la partie imaginaire dans un pays qui existe pour de vrai : lors de cette « journée de la femme » imaginaire, on lui permettrait, juste une journée, de sortir sans voile ce qui, soit dit en passant, est plus facile pour conduire.
Elle pourrait sortir seule et du coup pourrait papoter librement avec des hommes. Et elle pourrait tomber amoureuse et se marier dans l’heure parce que demain ça ne serait plus possible.
Elle en profiterait également pour filer au commissariat pour dénoncer le viol dont elle a été victime la veille. Une journée de rêve, en somme… Seulement le lendemain bah ça serait comme avant !
Du coup son mari, choisi d’amour (un peu comme on choisi un animal de compagnie.. Haaaan la misandrie à deux Sesterces... Mais c'est juste ma phrase qui me donne envie d'écrire ça, pas ce que je pense pour de vrai)... Bref, son mari d'amour la voilerait (vous changez le « i » de place, si ça n’est pas déjà fait de manière inconsciente et vous trouvez un deuxième comportement très « banal » dans ce pays qui existe pour de vrai…). Elle ne conduirait pas plus… J’ai déjà mis un an à avoir mon permis… Serait de nouveau contrainte au mutisme, à l’enfermement, etc … (je sais certains en rêve me concernant, du mutisme tout du moins... Donnez vous les moyens, que diable !).
Et du coup la « journée de la femme » prendrait un tout autre sens … Donnez à la femme une journée de « liberté et d’égalité » pour bien lui faire sentir qu’elle est différente et remettez la de suite dans son quotidien de discrimination.
Même si je ne vis pas dans un pays où l’on me relègue au rang de… pas grand-chose, tous les jours ou presque je constate que la liberté et l’égalité sont des notions bien vagues pour beaucoup.
La discrimination une pratique quotidienne.
Dans les bureaux, on peut glaner quelques propos bien "savoureux". Et la misogynie n'est pas le fait unique de l'homme...
« Si j’étais ton mec, je ne te laisserais pas aller bosser dans cette tenue », « Et donc aujourd’hui tu demandes une augmentation, t'as sorti la grosse artillerie » ou encore, ze Famous «Putain t'as tes règles ou quoi » ?
Voilà pourquoi cette espèce de « banalisation » de cette journée que j’appellerais « journée des droits de la femme » m’exaspère au plus haut point.
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