J'ai lu un article là. Et j'ai commencé à répondre. Et vu la taille de ma réponse je me suis dit que ça serait bien de l'écrire là, enfin ici !
Bon du coup faut que je peaufine un peu.
Mais je vais commencer comme j'ai commencé là bas comme ça, ça fait l'occasion de lire ledit article, qui, soit dit en passant n'est pas stupide (le mot me plait mais ne veut rien vraiment dire de plus que "bravo bel exercice de style et quel travail d'analyse - heureusement y'en a qui s'y colle parce que c'est pas moi qui l'aurait fait" et du coup, là, vous avez forcément envie d'aller lire là bas. Mais revenez ici après, hein ?!!!!)
Ca donne ça :
"Ça tombe bien je ne l'achète que pour les photos ! Et c'est vrai ! Leurs conseils, pfff... Je n'ai pas besoin d'ELLE pour savoir quoi faire pour maigrir ou que d'être trop maigre c'est pas bien (mais c'est mieux pour rentrer dans les fringues qui me font rêver sur les photos que je découpe au scalpel de mon œil parce qu'un jour j'aimerais faire d'aussi belles photos (des fois)). Que les rondes, elles sont jolies aussi (mais c'est mieux d'être mince pour que le scalpel de l’œil de l'Autre ne te juge pas comme une déraisonnable de la nourriture et que c'est de ta faute si t'es grosse). Mais dans ELLE y'a des conseils pour les grosses ! Aussi ! Enfin... Pour maigrir pour rentrer dans les fringues qui font rêver les grosses. Parce que c'est quand même plus facile de dire "les rondes c'est bien" quand on ne considère pas la boulimie comme une maladie mais comme un défaut alors que "les maigres c'est bien"... Tout de suite ça fait pas correct. D'ailleurs ne fait-on pas des show "dans la peau d'une boulimique"... (j'vais gerber, je reviens ! Ah non promis je suis pas anorexique, je suis écœurée du goût des autres des fois ! Mais bon, c'est pas non plus bien grave comme ça je rentrerai dans les vêtements de maigres).
Quoi que, vomir, ça n'est pas donné à n'importe quelle boulimique.
Et elle se retrouve, en larme, devant sa bassine en faïence blanche. Désespérée de s'être, une fois de plus, gavée, persuadée que cette fois-ci elle y arriverait, à vomir.
Alors elle culpabilise parce que les autres le voient bien qu'elle s’est arrondie. Et que ses vêtements sont définitivement trop justes.
Tellement justes que sa mère, qui ne l’a jamais fait auparavant, lui propose d’aller faire du shopping et lui tient la main dans la cabine et sèche ses larmes le jour où, parce qu’elle a trouvé le courage d’affronter le regard des vendeuses, et surtout de changer des boutiques de d'habitude, elle réussit à choisir un pantalon deux tailles au dessus de celle d’avant (voire trois tailles, comme sa mère lui conseille, disant que ça n’est pas grave, des fois, selon les coupes il y a des incohérences – mais sa mère voit bien que de toutes façons c’est sur un 44, désormais, que sa fille adorée devra compter pour être à l’aise)… Enfin… A l’aise… Juste pas trop étriquée. Parce qu’en société, quand elle osera sortir de son appartement devenue une ferme de gavage et un abri anti-jugement, et retourner travailler, elle devra lutter tous les jours pour continuer à exister avec ses 15 kilos bonus et son estomac devenu si proéminent qu’elle se cache toujours et plus pour ingurgiter ses 4 goûters et ses 5 repas quotidiens…
Et ses joues sont dodues.
« T’as bonne mine ».... Ca c'est l'expression gentille de l'œil qui constate et qui n'ose pas faire de réflexion parce qu'on sait que les femmes n'aiment pas grossir (je n'oublie pas les hommes, mais là je ne maitrise pas). Alors que " comme tu as maigri !!! " sonne désormais comme un compliment. Malgré la mort qui en guette quelques-unes au bout du cauchemar qu'est devenu le rêve de la minceur. Personne ne rêve d'être grosse.
Alors elle essaie de vomir. Ou devrais-je écrire, « ELLE » fait vomir…
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